[Inauguration de l'Ecole d'architecture de Lyon à...

[Inauguration de l'Ecole d'architecture de Lyon à Vaulx-en-Velin (Rhône)]
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT1047A 12
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
descriptionMaurice Faure, ministre de l'Equipement et du Logement (1988-1989), inaugurant le bâtiment. Parmi les invités, on remarque : Maurice Charrier, maire de Vaulx-en-Velin ; les architectes Françoise-Hélène Jourda et Gilles Perraudin ; Jean Poperen, maire de Meyzieu ; Charles Millon ; Jean-Paul Bret, adjoint à la Culture de Villeurbanne ; Jacques Moulinier, adjoint à l'urbanisme de la Ville de Lyon... Adresse de prise de vue : Ecole d'architecture de Lyon, aujourd'hui Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon (E.N.S.A.L.), 3, rue Maurice-Audin, 69120 Vaulx-en-Velin.
historiqueEcole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon. Françoise-Hélène Jourda et Gilles Perraudin, architectes ; 1982-1988. Maître d'ouvrage : MELATT - Direction de l'architecture. Inauguration : 22 novembre 1988.
historiqueAprès quatre-vingts années d'errance, l'Ecole d'architecture de Lyon s'installe enfin. Dans un bâtiment conçu pour elle. Par le cabinet Jourda et Perraudin. Un vaisseau de béton, de bois, de verre et de métal.
historiqueHuit mille mètres carrés constitués en deux parties ordonnées autour d'un axe central, du béton, du bois, du verre et du métal, des lignes sobres alliant perspectives rectilignes et dessin roman... Les apprentis architectes lyonnais ont enfin leurs nouveaux locaux. Après quatre-vingts ans d'attente. Fondée en 1906, l'école d'architecture de Lyon s'est baladée pendant près d'un siècle, entre Saint-Just, le palais Saint-Pierre et Ecully. Pour atterrir au printemps 1988 à Vaulx-en-Velin, sur le campus de l'Ecole nationale des travaux publics, l'ENTPE. Ses nouveaux bâtiments, achevés en mai 1987, ont été inaugurés le 22 novembre 1988. En présence de tout le gratin de la construction française, de nombreux élus locaux et du ministre de l'Equipement Maurice Faure. Ce dernier a visité les lieux, guidé par les concepteurs de l'école, puis successivement rencontré les enseignants, les élèves et le personnel administratif. "C'est la première fois qu'on a un bâtiment digne de ce nom. Et même plus, puisque c'est finalement l'une des réalisations les plus intéressantes de l'architecture de ces dernières années", affirme, plein de fierté, le directeur des lieux, Jean-Luc Fraisse. La réalisation du projet, conçu par les architectes lyonnais Françoise Jourda et Gilles Perraudin, diplômés de l'école, a coûté 52 millions de francs, auxquels il faut ajouter 4,2 millions pour le mobilier. Une somme entièrement prise en charge par l'Etat. Aérienne, maritime, en même temps que massive, l'EAL a des airs de vaisseau solidement ancré au sol, dont le pont supérieur s'élève vers le ciel. Avec un côté fonctionnel, lié à sa mission. "Les architectes ont d'abord songé au rôle que l'école devait remplir. Avec une idée fondamentale : la nécessité de donner une leçon d'architecture", résume Jean-Luc Fraisse. Matériaux, formes, utilisation des espaces sont autant d'outils pédagogiques censés servir la formation des cinq cents élèves architectes. "On a utilisé la voûte parce que c'est une forme fondamentale dans l'architecture. Et aussi le portique. Et enfin la plupart des matériaux existants. Résultat : l'école est un bel exemple", affirme le maître des lieux. L'"exemple" a obtenu une mention spéciale à l'Equerre d'argent 1987, le grand prix d'architecture du Moniteur, juste après le premier prix remporté par l'Institut du monde arabe de Jean Nouvel. Une distinction qui fait entrer le bâtiment dans la cour des grands. "A Ecully, notre dernière adresse, c 'était une véritable catastrophe, un ancien couvent, avec des cellules. Des locaux pas vraiment conformes à nos objectifs", se souvient Jean-Luc Fraisse. L'EAL, conçue en deux parties, administrative et pédagogique, remplit quatre· fonctions. Que l'on retrouve spatialement. L'enseignement théorique est divulgué dans les quatre salles du rez-de-chaussée, celles où se transmettent "les fondements des connaissances". Décor gris et bleu, béton de rigueur, modules uniformes. Les ateliers du premier étage servent à expérimenter les connaissances, sur des projets précis. Dans un cadre lumineux, structure en mezzanines, sur fond bois et verre. "La démarche des étudiants est ici plus personnelle. C'est un travail de recherche, de découverte. D'où une forme qui rappelle celle des greniers." Arpentant la "rue centrale", le guide Jean-Luc Fraisse rappelle aussi que "l'école doit être un lieu de communication et d'échanges". Un axe de huit mètres de large, au milieu duquel sont installés la bibliothèque et ses milliers d'ouvrages ainsi que le "Café des Arts", traverse les bâtiments pédagogiques. Pour rejoindre le hall administratif, un demi-cercle qui donne sa direction à l'édifice. Et constitue son lieu de réception et d'expositions. Là encore, deux niveaux, celui du personnel et celui des enseignants. Avec à chaque extrémité, une salle de réunion. Et, pour le tout, une terrasse. Résultat d'ensemble ? "Une forme qui n'est pas gratuite, une composition qui presente une certaine unite, avec des éléments que l'on retrouve régulièrement même s'ils prennent à chaque fois une fonction différente." Bloc imprenable depuis l'extérieur, c'est la lumière et la transparence qui caractérisent l'EAL. En même temps que l'effort sur le plan technique. "Tout a pratiquement été dessiné sur mesure", explique Jean-Luc Fraisse. Des bouches d'aération aux pièces moulées métalliques qui, dans les ateliers, soutiennent les poutres. "Notre objectif était finalement de rentabiliser l'édifice au maximum. En alliant impératifs esthétiques et budgétaires." Les architectes ont donc dû tirer le maximum de parti de chacun des éléments, en les utilisant, lorsque c'était possible, de façons les plus diverses. Au premier étage, la verrière horizontale, faite de plaques de verre jointées avec du silicone, a été réalisée grâce à la collaboration des techniciens britanniques Martin Francis et Peter Rice, ceux qui avaient travaillé sur Beaubourg et La Villette. L'amphithéâtre extérieur, en cours d'achèvement, sera protégé du soleil par des velums mobiles. Comme l'est déjà la façade avant du bâtiment. Agrémentée d'un système de voiles qui permet l'été d'échapper à la chaleur, elle a été réalisée en verre collé, "une technique qui a l'avantage de la laisser parfaitement lisse et dont c'est la première utilisation en France pour un bâtiment public". Les deux parois, séparées de plus d'un mètre, forment un "espace-tampon", du point de vue thermique. La chaleur du soleil étant récupérée et réinsuflée à l'intérieur des locaux. Elles permettent également aux étudiants de disposer d'un "déambulatoire", courant le long des ateliers. "C'est la première fois que l'Etat consacre autant au financement d'une école d'architecture", affirme le responsable de l'EAL. Grenoble, il y a dix ans, avait bénéficié d'une enveloppe de 30 millions de francs. Et Saint-Etienne, avec ses 260 étudiants, a finalement une dimension plus modeste. "L'ambition de Lyon était de monter une opération exemplaire", conclut Jean-Luc Fraisse. Pour mettre fin aux pérégrinations de ses architectes. Et pour acquérir une certaine notoriété chez les Lyonnais. "Le problème, c'est qu'on a une réalisation qui a vraiment une grande valeur sur le plan architectural et que les Lyonnais ne le savent pas", explique le responsable des lieux. Avec ses nouveaux bâtiments, l'EAL entend bien faire sa percée sur la scène publique. En organisant expos, manifestations, visites guidées. Un livre-photos sur l'école devrait être publié en janvier [1989]. Histoire d'attirer et d'informer le public sur un édifice implanté en périphérie de la ville, dans un quartier qui n'est pas forcément très attractif. Source : "Archi sur mesure" / [Anne Masson] in Lyon Figaro, 23 novembre 1988, p.8-9.
note bibliographique"80 ans de vagabondage avant de s'installer dans ses murs" in Lyon Matin, 22 novembre 1988. - "La leçon d'architecture de Jourda-Perraudin" / Daniel Licht in Lyon Libération, 23 novembre 1988.

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